lundi 7 septembre 2015

Le photographe devient un indic?

Une photo a retenu mon attention lors du dernier World Press Photo à Montréal.
Tirage de M. Tripodo au World Press 2015. photo Martin Benoit

C'est la photo du "migrant" caché sous une voiture qui espère ne pas se faire repérer par les policiers.

Cette photo,  prise par Gianfranco Tripodo, nous montre l'inquiétude dans les yeux de cet individu qui espère ne pas être découvert. On sait que l'homme ne s'est pas fait capturé, mais au moment où le photographe prenait cette photo, il n'en savait rien. Est-ce que le fait que le photographe en position très basse et pointant son appareil à l'horizontal vers la voiture aurait pu éveiller les policiers à regarder sous la voiture? Je ne sais pas. Peut-être que non. Mais peut-être que oui. Dans ce dernier cas, le geste photographique devient un geste d'indic. qui dénonce les "migrants" et aide les forces policières. Ou un geste naïf.

Dans tous les cas, est-il responsable de faire un tel geste et de prendre un tel risque, étant pour ou contre la cause des "migrants"? À la 400 mm à 50 mètres de distance, c'est une autre histoire.

Analyser la composition, la perspective sachant que la photo est prise à la 50 mm sur un plein capteur et imaginez-vous le photographe dans le contexte. L'occasion, la composition est trop bonne. Est-ce que la cause en vaut la chandelle?

Je n'y étais pas, c'est facile de juger.

Plus d'info sur la photo.

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