jeudi 13 août 2015

Bigger is not always better

Tilt/Shift Schneider sur une 5D mkII. Photo Martin Benoit
Plus on s'informe sur l'évolution de la technologie photographique, plus on découvre les concessions que les manufacturiers ont du faire afin d'accommoder cesdites améliorations.

Par exemple, l'introduction du miroir dans les caméras réflexes a imposé aux constructeurs d'objectifs d'introduire des éléments "rétrofocus" afin d'éviter que l'élément arrière des objectifs frappe le miroir. Ce faisant, cela n'a que complexifié les objectifs et n'a pas contribué à améliorer leurs performances.

Un autre exemple, lors de l'introduction des capteurs numériques autour de l'an 2000, les grands constructeurs n'ont pas voulu modifier leurs montures et la distance film-monture afin de conserver leurs adeptes qui avaient déjà investis dans une gamme d'objectifs. Ce faisant, ils ont du développer des systèmes de microlentilles sur leurs capteurs afin de capter les rayons marginaux qui auparavant  posaient peu de problèmes pour la pellicule, mais devenaient à présent un cauchemar pour les photosites.

Un regroupement de manufacturiers (Panasonic, Olympus, Leica et autres) ont créé la norme Four Thirds afin de pallier à ce problème en éloignant la monture du capteur et imposant la taille du capteur. Cette nouvelle norme imposait l'achat de nouveaux objectifs. Après plus de 8, ans on commence à peine à utiliser cette norme, en particulier dans le domaine du cinéma indépendant où le Micro Four Third est de plus en plus populaire.

Pour bien utiliser les pleins capteurs (24mm x 36mm) modernes, la monture devraient être plus éloignée du capteur et une grande proportion des objectifs devraient être rétrofocus afin d'optimiser la tombée des rayons lumineux sur le capteur.

Une façon de contourner le problème est d'utiliser un excellent boîtier à capteur de taille APS-C comme la 7D mkII de 20 mp et de le jumeler avec les meilleurs objectifs se destinant aux appareils pleins capteurs. Avec cette combinaison vous allez utiliser que le "sweet spot" de vos objectifs sur des photosites de haute densité. De plus, ce genre de boîtier offre des performances vidéo qui produisent une esthétique similaire aux caméras de cinéma à capteurs Super 35 sans avoir les "défauts" des pleins capteurs (24x36) en matière de manque de profondeur de champ.

Le raisonnement qui veut que plus gros le capteur, le mieux le résultat fonctionne sur la prémisse que les pixels seront plus gros (donc meilleure sensibilité et meilleure gradation) et que les objectifs sont capables de "bien" couvrir toute cette surface. Dans les faits, plusieurs excellents objectifs ont de la difficulté dans les coins des "full frame". La bonne nouvelle est que les prix des capteurs full frame a baissé drastiquement les rendant plus abordables. La mauvaise est que les objectifs sont souvent toujours les mêmes et que la monture est toujours à la même distance du capteur. Un nouveau phénomène dissimule cette problématique, l'introduction de profils objectifs dans des logiciels tels Lightroom et CaptureOne. Ces profils "corrigent" les défauts des objectifs nous laissant l'impression que tout va bien.

Est-ce que je recommanderais d'abandonner les pleins capteurs? Jamais, pour les focales de 50mm et plus ils s'en sortent relativement bien si on ferme les objectifs autour de f5,6-8 dans la majorité des cas. Quand on parle de grands-angulaires c'est plus difficile. Existe-t-il des solutions d'excellents grand-angulaires en APS-C, pas vraiment. Il faut utiliser des 14mm de grand capteur et encore nous ne sommes pas vraiment dans l'univers des très grand-angulaires.

Quand les miroirs vont disparaitre et laisser place aux "mirrorless", le jour où les viseurs électroniques seront impeccables et sans délai, nous aurons droit à de meilleures constructions optiques qui ne devront pas prendre en considération le miroir. La Sony RX1 et la famille A7 sont un prélude de cette ère à venir. Les problèmes seront vraiment résolus lorsque le photosite se comportera comme un grain photographique en ayant une sensibilité omnidirectionnelle en ne nécessiteront pas de microlentilles pour rediriger la lumière
au fond de leur puis.

Beaucoup de recherches en perspectives et des résultats probablement à court terme.

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