dimanche 17 novembre 2013

La santé de la pellicule argentique

Il y a quelques jours, Kodak Alaris (une nouvelle entité commerciale issue de Kodak) annonçait, à la communauté des Lomographes, son engagement à poursuivre la fabrication de pellicules .
mon congélo au début des années 90. photo Martin Benoit

Bonne nouvelle, car les dernières années ont été témoin de la disparition de plusieurs joueurs intéressants dans ce domaine, dont Agfa, pour n'en mentionner qu'un.

Pour qu'un procédé survivre, il faut un minimum d'accès à des matériaux de base. Un bel exemple de la disparition d'une pratique est la photographie de rue en Afghanistan à l'aide de caméras traditionnelles qui font le développement et l'inversion du négatif tout-en-un. Si vous explorez le merveilleux site d’Afghan Box Camera vous découvrez qu'un art est en train de s'évanouir pour des raisons de rareté de fournisseurs de matériaux sensibles.

Quand vous lisez bien les FAQ du "About us “sur le site de Kodak Alaris vous trouvez en bas la ‘question qui tue’ :

How much longer will you sell film?
As we've said for many years, the lifecycle of film will depend on profitable demand by consumers and professionals for the products.

Dans la très grande majorité des cas, c'est la raison pour laquelle les autres fabricants ont cessé la fabrication de surfaces sensibles. Kodak Alaris n'est pas immunisé contre ces contraintes financières. Elle ne fait que réitérer une intention qui, si j'ai bien compris le mandat de la compagnie, sert ultimement à ‘garantir’ un fonds de pension aux employés de Kodak. Comme dit souvent ma mère, si vous voulez bien comprendre le moteur des grandes décisions industrielles, il ne faut pas lire les quotidiens, mais plutôt les journaux d'affaires, qui eux sont plus froids, mais souvent plus révélateurs des motifs profonds...

Plusieurs organismes font des efforts extraordinaires pour la survie de cette technologie. On n'a qu'à penser à The Impossible Project qui a même revitalisé le Polaroid 8x10 noir et blanc. Ils ont oublié par contre de revitaliser la développeuse 8x10, car sans cette développeuse, l'utilisation de ce film est impossible.

Il semble nous rester de bonnes années encore. Comme aurait dit le bédéiste Robert Crumb ‘Keep On Shootin'‘.

1 commentaire:

Olivier Sylvestre a dit...

Agfa existe encore, la marque étant achetée par Rollei. Les films Agfa/Rollei sont fabriqués en Belgique. Avec Fujifilm qui sort tranquillement du décor, tout le monde se tourne vers Kodak et Ilford, peut-être Alaris profitera d'une plus large portion du gâteau? Depuis 2009, les ventes de film ne cessent d'augmenter.