jeudi 11 octobre 2012

Du Lux à Instagram

Le Lux à gauche chez Infopresse et l'expo Instagram au W. photos Martin Benoit
Jeudi dernier, j'étais au vernissage du concours Lux chez Infopresse, hier soir, j'étais au vernissage de la première exposition Instagram à l'hôtel W du centre-ville de Montréal.

Un peu d'ouverture d'esprit pour passer de l'une à l'autre. Cette seconde exposition est organisée par #WDESIGNMTL, l'hôtel W et Instagram Montreal et veut souligner l'architecture de Montréal via Instagram.

Philippe Fehmiu @fehmiu, un des membres du jury, m'expliquait que ses critères étaient de trouver des images qui présentent un volet touristique insoupçonné de Montréal, mis en valeur par des filtres Instagram.

En tant que professionnel de l'image et en tant qu'enseignant, je peux facilement tomber dans le jugement et condamner la « facilité » et l'éphémérité de la mode Instagram. Mais, en tant qu'amoureux de l'image, je ne peux qu'admirer l'engouement que ce mariage des technologies suscite. Plus il y aura d'images et plus il y aura de créateurs d'images, plus le visuel évoluera. Oui, comme dans tous secteurs, la quantité n'est pas garante de qualité, mais l'effervescence que l'on vit présentement aboutira vers une plus grande souplesse de la pratique photographique.

La plus grande révolution photographique des derniers 170 ans est peut-être la numérisation du médium. La seconde est, peut-être, l'introduction de cette technologie dans les téléphones cellulaires d'une grande part de la population. Tous ont maintenant la liberté d'essayer de prendre des photos, et ce, sans aucune prétention autre que de posséder un téléphone portable. Combien se privent d'essayer de faire de la photo, ou de jouer d'un instrument de musique par peur des attentes que cette tentative suscitera chez leur entourage? Nous sommes tous des photographes potentiels. Oui, Instagram et l'esthétique de ces images peuvent devenir une forme de contrainte, mais reste qu'une réflexion s'amorce sur l'impact du visuel chez tous ces utilisateurs. J'entends parfois une réflexion de la sorte : Oui, mais ils ne comprennent pas comment le filtre a modifié le fichier, ils seraient incapables de reproduire l'effet avec Photoshop. Nous disions la même chose dans notre département lorsque nous sommes passés du développement E6 (procédé pour la diapositive couleur) manuel en panier au développement robotisé (dip n dunk). Quel photographe comprenait ce qui se passait vraiment dans les cuves du E6 et est-ce vraiment important?

Le Lux m'a réjoui. J'étais heureux de constater que plusieurs de nos ex-étudiants évoluaient avec succès dans le secteur professionnel. On peut avoir tendance à croire que le marché est tel qu'il y a peu d'élus. J'ai beaucoup aimé une nature morte de Dana Dorobantu d'influence italienne. C'est un peu comme Instagram, on n'invente rien, on met en valeur par l'intermédiaire de conventions visuelles pertinentes.

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