jeudi 12 juillet 2012

Instagram et le pictorialisme

Rhode Island 2012 via Instagram, photo Martin Benoit
Récemment, j'ai lu Pictorial Effect in Photography, Hints on Composition and Chiaroscuro for Photographers par Henry Peach Robinson. Un bouquin publié en 1869 en Angleterre. C'était la première fois que le terme pictorialisme tentait d'être défini en photographie. Plus je lisais, plus je retrouvais une saveur Instagram dans son discours.

Peach Robinson prêche pour une attitude d'interventions photographiques empruntées à la peinture afin d'élever la photographie au statut d'art. 199 pages de consignes, attitudes à adopter, dogmes à respecter et talents à développer.

Instagram propose des altérations qui tentent de rapprocher la photographie actuelle à celle des années 1960-1990, comme pour lui emprunter ses lettres de « noblesses » et par le fait même enrichir la photographie actuelle. À toutes les époques, on semble avoir de la misère à accepter sa propre époque et ce qui lui est propre. Une forme de nostalgie perpétuelle qui se déphase selon les périodes. Il est certain que la tendance Instagram (que je trouve agréable en passant) ne recule pas jusqu'à la stylistique des années 1840 avec le look Daguerreotype ou autres procédés de cette période. Elle vise plutôt une époque particulière qui est très tendance, son succès n'est pas une coïncidence.

Ma question est, qu’elle est le style des années 2012? Un historien de la photographie en l'an 2030 décrira le début des années 2010 selon quelle esthétique? L'histoire de la photographie se construit comme un club sandwich ou un double Big Mac. Ce sont des couches de vernis par dessus des couches antérieures et le résultat est la combinaison de ces couches issues de différentes écoles. La photographie des années 2050 risque d'être très complexe.

Marshall McLuhan a une fois de plus toujours raison. « The medium is the message ».

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