samedi 18 février 2012

Réponse pour l'objet mystère #3

exemple d'art optique corporatif
Voici la réponse concernant l'objet mystère #3.

Beaucoup on comprit, ou supposé, que c'était un poinçon à registre, mais pourquoi faire du registre de cette façon avec du 35 mm et spécifiquement dans le cas de ce poinçon? Il faut que ce soit un peu difficile mes questions sinon on ne s'amuse pas.

C'est un poinçon à registre variable 35 mm Wess. Ce poinçon servait à remettre en registre dans des cadres à diapositives spéciaux, eux aussi à registre variable (VR Variable Register), des diapositives qui n'avaient pas été capturées à l'aide d'une caméra à registre fixe. Le dos pour Nikon F3 qui vous a été présenté comme indice est un exemple de caméra à registre fixe. Ce dos permettait à l'image d'être enlignée de façon répétable en référence aux perforations. Il fallait actionner le levier de positionnement des perforations une fois la caméra armée et conserver le levier dans cette position durant la prise de vue. Les ergots coniques forçaient la pellicule à se positionner en relation avec le cadre de prise de vue et ses perforations. Des cadres à registre fixe utilisaient des ergots qui repositionnaient la pellicule dans le cadre. Il est évident que la projection devait se faire à l'aide d'un projecteur à registre sur un support à registre... Nos sommes dans l'univers du registre.
dos à registre fixe où l’on aperçoit les ergots en place

registre fixe à l'aide des perforations du film

De 1985 à 1995, l'art optique fut une mode et une source de revenus importants pour les photographes et laboratoires qui négociaient avec des clients corporatifs. Des effets aussi simples qu'une ombre projetée, que l'on obtient en un simple clic à l'aide de Photoshop, nécessitaient un très grand savoir-faire technique en photographie argentique. La tendance visuelle étant à un certain futuriste, ces effets, qui semblaient issus de l'informatique naissante, étaient très recherchés.

registre variable à l'aide de trous obtenus par le poinçon
Au Canada, une compagnie d'Ottawa « Optical Art Systems » des frères Proulx offrait ces services et vendaient les précieux dispositifs à registre micrométrique nécessaires à la production de telles « oeuvres ». Aux É.-U., des compagnies comme Forox, Marron Carrel, Condit, Wess Plastic et quelques autres vendaient à un cercle fermé ces secrets technologiques.

mon catalogue de masques 35mm, aujourd'hui désuet
Des cartables complets de masques divers étaient vendus afin de combiner les images et les masques en registre de sorte à produire les effets recherchés.

L'apparition d'ordinateurs domestiques et de logiciels performants (Photoshop), de logiciels de présentations complexes (Macromind Director) et finalement de projecteurs data à résolutions comparables au 35 mm a cloué les derniers clous du cercueil de cet art. Comme par hasard, la mode de ces visuels futuristes s'est aussi estompée.

Aucun commentaire: