mardi 15 juin 2010

La douleur argentique

Dans ma vie, j'ai jeté beaucoup d'ordinateurs sans aucune douleur. J'ai mis au rancart plusieurs caméras numériques, mais jamais il ne m'a été aussi difficile de me départir d'équipement, comme il l'est présentement, en me débarrassant définitivement de mes deux derniers agrandisseurs.

Je ne me suis jamais attaché à mes équipements numériques même si j'ai fait plus de clichés au total qu'avec mon matériel argentique. Je dirais même, de meilleurs clichés. Pourquoi m'est-il si difficile de me départir de mes agrandisseurs? Ce n'est que du métal souvent pas aussi bien construit que le matériel informatique moderne.

J'ai agrandi avec les meilleurs agrandisseurs disponibles. Des De Verre, Leitz Focomat 1c et II, des Durst Laborator de toutes catégories, des Saltzman, des Omega, etc. Il n'y a que les ZBE et les Homrich que je n'ai pas utilisés et qui sont de grandes machines. Un agrandisseur, c'est la continuité d'une caméra, c'est l'étape suivante où l'on poursuit le processus de création. C'est le Photoshop argentique avec l'utilisateur comme artiste. Après des décennies de chambres noires, on feel la lumière et l'appareil, on connait tous ses points faibles et forts et on s'en fait un ami ou un ennemi (si c'est un mauvais agrandisseur).

C'est peut-être le passage du temps qui est responsable de l'attachement. Le jour où les appareils numériques pourront rester pertinents pour plus de dix ans, peut-être que là nous nous y attacherons...

L'auteur de ce billet en 1989 avec un Durst 2501AF, une machine de plus de 125k$ une fois habillée qui agrandie aussi bien un 35mm en 8x10 po, qu'un négatif 10" x 10" en 16' par 64', qui est le plus grand agrandissement que je n'ai jamais fait.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Un jour, au début des années 80, je me souviens de Normand Grégoire qui parlait de son rêve de pouvoir tirer un print sans devoir se foutre dans le noir et de se chri...les doigts dans les produits chimiques.

Voilà, c'est fait.